Depuis avril 2024, Marianne est employée à l’atelier-boutique de Prélude, à Saint-Imier. Elle y a rejoint sa fille qui y travaillait déjà. Auparavant, elle a été bénévole pour une dame âgée. Mais, il faut bien l’avouer, cette excellente pâtissière cache bien son jeu.
Bouchère de formation, Marianne n’a jamais vraiment exercé ce métier qu’elle avait choisi par défaut et qu’elle n’aimait pas. « Ma famille d’adoption ne souhaitait pas que je suive des études », explique-t-elle. En effet, sa mère l’ayant abandonnée à l’âge de 3 mois et son père étant décédé quand elle avait 6 ans, elle fut adoptée avec l’une de ses sœurs. Ce début de vie compliqué a exercé une influence sur la suite, puisque, pendant trente-six ans, elle a été famille d’accueil. « Je le suis devenue par amour des enfants. J’en ai accueilli 54. Ils avaient entre 3 mois et 16 ans », détaille-t-elle. Toutes et tous placés en raison de problèmes familiaux, ils ont donc pu compter sur l’affection de cette femme de cœur qui est également devenue mère de deux enfants.
Il y a 17 ans, son divorce la plonge dans une profonde dépression. La maladie l’empêche de travailler. « Je ne pouvais plus offrir la qualité de vie que méritaient ces enfants. » Cet état l’entraîne dans une spirale qui débouche sur l’assurance invalidité. À cette époque, elle réside du côté de Montreux. « Je ne faisais plus grand-chose, juste un peu de chant. Puis, comme j’ai toujours aimé en faire pour le goûter des enfants, je me suis lancée plus sérieusement dans la pâtisserie. Ce dernier point est crucial pour la suite de ce récit.
Une « super-nana » pour les USA
Il y a 7 ans, Marianne décide de déménager dans la région de Saint-Imier pour se rapprocher de sa fille Malika. Elle lui rend fréquemment visite à l’atelier-boutique de Prélude. Comme la personne âgée dont elle s’occupait bénévolement vient de décéder, elle est à la recherche d’une nouvelle occupation. Avec Natacha Studer, la responsable du lieu, elles conviennent d’un engagement à 50%. « J’aime faire tout ce qu’on me propose », explique-t-elle calmement. Elle y retrouve l’ambiance familiale qu’elle a cultivée tout au long de ses années de famille d’accueil. « D’ailleurs, je revois encore régulièrement des enfants qui ont vécu chez moi. »
Si le travail dans l’atelier-boutique est varié, elle apprécie tout particulièrement les travaux au crochet, une activité apprise de sa tante. Ses œuvres, des oiseaux notamment, sont parfaitement mises en valeur dans la boutique. Mais ses talents ne se limitent pas à cela. Elle confectionne d’autres objets. « J’ai réalisé une ‟ super-nana ”. Elle a été vendue pour être offerte à une petite fille… aux États-Unis. Aujourd’hui, Marianne estime qu’elle est totalement guérie, notamment grâce à un très bon médecin et à son rôle de dame de compagnie auprès de femmes âgées.
La télévision en 2026
Au moment de conclure cette interview, on se dit que cette femme a décidément eu une vie plutôt bien remplie, bercée de chaleur humaine. Pourtant… elle ne nous a pas tout révélé. Aussi, le présent portrait n’est pas passé loin de rater une information essentielle. C’est Natacha Studer qui nous met la puce à l’oreille en évoquant une « mystérieuse cerise sur le gâteau »…
À demi-mot et avec énormément de modestie, elle nous conte une aventure extraordinaire, une véritable histoire de Noël. Il y a quelques mois, sa fille l’incite à participer au casting de l’émission Le Meilleur Pâtissier, un programme culinaire français de la chaîne M6. D’abord réticente à cette idée, elle finit par se laisser convaincre. La pâtissière imérienne franchit haut la main les deux étapes des sélections, avec une formidable 2e place sur 869 candidats. « J’ai d’abord proposé un entremets aux fruits exotiques pour le gâteau libre et préparé un saint-honoré pour l’épreuve imposée. » Avec, pour cette dernière, une contrainte de temps d’exécution de trois heures !
Marianne vient ainsi de confirmer sa participation à l’émission. Une décision difficile à prendre en raison du stress que ce genre de défi engendre. Mais, là encore, sa fille et son beau-fils ont su se montrer convaincants. Fidèle lectrice de Bernard Werber, on peut souhaiter qu’elle trouve la force de surmonter cette anxiété dans les romans de l’écrivain français. En outre, elle sait qu’elle peut compter sur le soutien des deux responsables du secteur Art & Artisanat, Natacha et David, pour la coacher, et de tous ses collègues de l’atelier-boutique pour la soutenir. Début du tournage : printemps 2026.