Passion manga

Olivier a intégré Prélude SA le 2 février 2023. La précision est une valeur importante pour cet amateur du 9e art qui s’est lancé dans la création d’un manga d’une centaine de pages.

Auparavant, Olivier travaillait dans une fondation pour personnes vivant avec un handicap – il est atteint d’un trouble du spectre de l’autisme, invalide AVS à 100% – dans le canton de Neuchâtel. Aspirant à se rapprocher de sa famille qui habite dans le vallon de Saint-Imier, il déménage à Sonvilier. Un choix qui ne fut pas sans conséquence. En changeant de canton, il a perdu sa place de travail. « À la suite de mon changement d’adresse, j’ai travaillé comme aide-concierge avec mon grand frère. Mais pour diverses raisons, je n’ai pas pu garder cet emploi. » Puis son curateur lui présente Prélude SA et ses activités de réinsertion professionnelle.

Lorsque l’on pose des questions à Olivier, il est très précis dans ses réponses. Depuis quand travaille-t-il chez Prélude ? « Depuis le 2 février 2023, j’attaque ma deuxième année. » Quel âge a-t-il ? « 28 ans, le 23 novembre 2024. » Une caractéristique qui déteint dans la passion du jeune homme pour la bande dessinée et à laquelle il consacre toutes ses soirées. Pas simplement en lecture, mais bien le crayon à la main : il s’est formé à l’Académie de Meuron dans le canton de Neuchâtel. « La formation dure trois ans, mais j’ai effectué une pause de deux ans à l’issue de ma première année », détaille-t-il.

Un manga de 100 pages

Olivier dit avoir la chance de pouvoir noircir de son trait précis des tas de feuilles de papier, parallèlement à son travail chez Prélude. Et il ne lésine pas, il dessine tout le temps. « J’ai commencé assez tardivement, à l’âge de 13 ans. Je gribouillais des objets et des modèles anciens de voitures, j’aime ces perspectives courbées. » Aujourd’hui, il s’est lancé dans l’ambitieux projet de réaliser un manga d’une centaine de pages. Une particularité, il dessine sans poser préalablement son scénario. « Tout est dans ma tête, j’écris le récit en cours de route », rigole-t-il. Pour preuve, en présentant ses pages qui ne contiennent pas encore de dialogue, le jeune homme récite de mémoire les textes qu’il ajoutera ensuite dans ses phylactères.

Au total, Olivier estime que son projet lui prendra bien deux ans. Son histoire décrit un univers fantastique où des monstres souhaitent être considérés comme des gens normaux. Faut-il voir là une sorte d’allégorie de l’autisme ? « Je n’y avais pas pensé… ou peut-être de manière inconsciente ? » s’interroge-t-il. L’un de ses personnages, Mantissia , est une femme au physique atypique : elle a l’apparence d’un humain mais les pinces, qui remplacent ses mains, et les antennes sur sa tête trahissent ses origines invertébrées de mante religieuse.

Éviter la routine

La passion d’Olivier pour le dessin est telle qu’il fut difficile d’orienter la conversation sur les travaux réalisés par notre artiste chez Prélude. Il travaille au secteur multiservice quatre jours par semaine. Il y fait des journées plutôt longues de huit heures, entrecoupées de pauses durant lesquelles… il dessine !

Du côté de l’atelier, il apprécie particulièrement les missions liées à la mise en sachet de pièces d’horlogerie. « C’est un travail de précision, mais une fois que tu as acquis la technique et les bons gestes, cela devient une routine… parfois ennuyeuse. Comme en travaillant, j’ai la possibilité d’écouter de la musique, cela émoustille ma créativité pour mes autres projets. » Il apprécie notamment les bandes-son des films de Disney, on en revient une nouvelle fois au dessin. Olivier regrette toutefois de ne plus travailler sur les câbles : il appréciait cette tâche consistant à les sertir ou les étamer.

La créativité et le talent d’Olivier pour le dessin sont des atouts précieux pour Prélude, notamment lorsqu’il s’agit de créer du contenu et des illustrations pour le journal interne réservé aux collaboratrices et aux collaborateurs de l’entreprise. Bien souvent, il convient même de le refréner un peu afin de laisser de la place aux autres rédacteurs. Gageons toutefois que l’artiste communiquera au sujet de l’évolution de son projet de manga et nous autorisera à le faire découvrir en avant-première sur les réseaux de l’entreprise.