L’alcool a exercé une influence néfaste sur Constantin. Néanmoins, il a tout mis en œuvre pour tourner la page d’une période sombre de sa vie. Son travail au sein du secteur Logistique de Prélude SA est une étape sur la voie d’une certaine normalité.
Le jeune quadragénaire est précis quant à sa présentation : il travaille chez Prélude SA depuis le 22 septembre 2022. Une date qu’il considère comme un nouveau départ après des tourments liés à son addiction à l’alcool. Après dix années compliquées, Constantin loge maintenant dans un lieu de vie et de réhabilitation de la vallée de Tavannes, Le Tamaris. Maçon grutier de formation, il est tombé dans l’alcool « pour oublier des graves événements qui me sont arrivés plus jeune », explique-t-il avec pudeur mais sans tabou. Cultivé, ce fils de diplomate rwandais venu en mission à Berne au début des années 1990 s’exprime avec aisance. Le destin de la famille bascule en 1994. « En raison du génocide rwandais, nous sommes restés bloqués en Suisse. Nous avons donc demandé l’asile politique. »
L’alcool a débarqué sur son lieu de travail. Il boit de plus en plus régulièrement. « C’était devenu une fuite de la réalité, je ne voyais pas que je me mettais en danger. C’est mon père qui a tiré la sonnette d’alarme, il m’a sauvé la vie. » Après un passage aux Vacheries, une unité thérapeutique dédiée aux dépendances, il arrive donc au foyer Le Tamaris. « Ici, on s’est occupé de me stabiliser mentalement et surtout de me débarrasser de mes problèmes d’alcool. »
Se réinsérer
Après plusieurs années sans travailler, l’étape suivante était de lui trouver une occupation. « Cela faisait dix ans que je suivais un schéma hors norme. Pour un alcoolique, il est important d’occuper son esprit afin de ne pas cogiter. » Il intègre donc le secteur Logistique de Prélude SA. Il y apprécie particulièrement les efforts physiques qui lui sont demandés. « J’aime porter des choses. Avec mon métier de maçon, j’ai été formé à cela. À la fin de la journée, on ressent une bonne fatigue. Puis travailler à l’extérieur me plaît. »
L’ambiance chez Prélude ? Il l’apprécie. « Ici, on parle facilement de notre vie, on est nous-mêmes sans faux-semblant. J’évoque facilement mes problèmes d’alcool, c’est une manière de sensibiliser à ses méfaits. De montrer aussi qu’on peut s’en sortir. »
Sur la route de l’indépendance
Encore en phase de reconstruction, l’homme a de l’ambition. Pour lui, Prélude n’est qu’un passage sur la voie de sa rédemption professionnelle. À court terme, il souhaite refaire des stages dans son métier. Grâce à son travail chez Prélude SA, de nouvelles perspectives s’ouvrent. Dans quelques semaines, il quittera son logement pour s’établir dans son propre appartement, mais toujours sous la responsabilité du foyer Le Tamaris. Un avenir sujet à quelques questionnements. « Je me demande comment réagir, je suis à la fois curieux et anxieux. » Cependant, pour ne pas retomber dans ses travers, Constantin a mis en place différentes stratégies. Dorénavant, il prend soin de son corps et se cuisine des repas équilibrés. « La fuite, c’est fini ! Maintenant j’affronte mes peurs et c’est agréable de se sentir à nouveau physiquement au top. Je commence à m’aimer depuis que je ne bois plus. » Les signaux passent doucement au vert afin de permettre à Constantin d’entamer une vie plus standard, selon ses propres termes.